La Fondation d’Entreprise de la Caisse d’Epargne Grand Est Europe remet un violon Aldric à une jeune violoniste alsacienne, Laetitia Amblard.
C’est à Mirecourt, dans les locaux de l’Ecole Nationale de Lutherie que Bruno Deletré, président du directoire de la Caisse d’Epargne Grand Est Europe et président de la Fondation d’Entreprise éponyme, a remis, le 30 janvier, un violon réalisé vers 1820 par Jean-François Aldric à une jeune violoniste originaire du Grand Est, Laetitia Amblard.
La Fondation d’Entreprise de la Caisse d’Epargne Grand Est Europe a en effet décidé de mettre à disposition de jeunes artistes de talent, des instruments de valeur qu’elle a acquis à cette fin.
Conseillée par Talents & Violon’celles, qui gère l’instrument et prépare la sélection du bénéficiaire (qui va changer tous les 3-4 ans), la Fondation a acquis en 2023 un violon, réalisé par le luthier Jean-François Aldric (1765 – 1840) originaire de Mirecourt.
L’instrument, confié à Laetitia Amblard, permettra à celle-ci d’exercer son art pendant quelques années.
« Depuis mes 13 ans, je jouais un violon qui avait été utilisé par plusieurs membres de ma famille. Le violon Jean-François Aldric est une délivrance totale pour moi ! Il me permet de chercher quelque chose de neuf, sur un terrain qui est neutre entre mes mains et qui me laisse toute la place de créer et de respirer. Ce violon a une clarté́ et une émission de son extrêmement impressionnante. Ce qui m'a le plus plu lorsque je l'ai essayé, c’est sa réactivité́ ! Il réagit aux couleurs que je souhaite faire et j’aime beaucoup cela. », confie Laetitia Amblard qui a interprété lors de la soirée, la troisième partita de Jean-Sébastien Bach pour violon seul et la cinquième sonate d’Eugène Ysaÿe.
Pour Bruno Deletré, président de la Fondation d’Entreprise de la Caisse d’Epargne Grand Est Europe, « Depuis plus de 200 ans, les Caisses d’Epargne sont des mécènes reconnus sur leurs territoires. Nous développons, dans notre région, de nombreux partenariats et mécénats culturels. C’est dans ce cadre que nous avons décidé de permettre à de jeunes talents de notre région de bénéficier d’instruments d’excellence, souvent inaccessibles pour eux en raison de leur prix. Ce violon Aldric, que nous avons acquis en 2023, sera suivi par d’autres. Je souhaite beaucoup de réussite à Laetitia Amblard dans une carrière qui ne fait que commencer mais qui s’annonce prometteuse ! »
Depuis 2017, la Fondation d’entreprise de la Caisse d’Epargne Grand Est Europe s’inscrit pleinement dans une démarche volontaire de Responsabilité Sociétale d'Entreprise.
Fidèle à ses valeurs depuis 200 ans, cet engagement philanthropique a toujours été un principe fort de l’identité des Caisses d’Epargne.
Avec sa Fondation d’entreprise, la Caisse d’Epargne Grand Est Europe donne un élan supplémentaire à ses missions d’intérêt général sur le territoire Grand Est.
Elle a vocation à soutenir des opérations de solidarité et de lutte contre les exclusions autour de 4 axes :
• Le soutien aux initiatives de lutte contre toutes formes d’exclusion ;
• Le soutien à la lutte contre l’illettrisme ;
• Le soutien aux structures régionales engagées dans la recherche médicale ;
• Le soutien aux projets culturels
A propos de Talents & Violon’celles
Depuis 2010, le fonds de dotation Talents & Violon’celles a pour vocation de faire construire des instruments à cordes contemporains par des luthiers de renom et de constituer un fonds d’instruments anciens de grande facture, avec le soutien de mécènes privés ou institutionnels. Ces instruments sont mis à la disposition de jeunes talents ayant besoin d’instruments de qualité pour poursuivre leurs études dans les meilleures conditions, passer les concours internationaux et accéder à une carrière. À ce jour, l’association Talents & Violon’celles a fait construire 29 instruments contemporains et gère également dans son parc 60 instruments anciens, violons, violoncelles et altos qui sont passés entre les doigts experts de plus de 140 jeunes talents.
Laetitia Amblard est née à Sarrebourg. Elle commence le violon à 3 ans et entre trois ans plus tard au CRR de Strasbourg, dans la classe d’Alexis Galpérine, puis d’Hedy Kerpitchian. Très tôt, elle remporte de nombreux premiers prix dans des concours, et participe à des festivals, master class et concerts en soliste en France comme à l’étranger. Elle rencontre via ces expériences des pédagogues tels que Ulf Hoelscher, Zackar Bron ou Igor Volochine.
C’est en 2018 que Laetitia entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMDP), dans la classe de Jean-Marc Phillips-Varjabédian. Laetitia remporte en avril 2022 le second prix ex-aequo (1er prix non attribué) au Concours international de violon Arthur Grumiaux, à Bruxelles.
Durant ses années au CNSMDP, elle fonde avec trois amis un quatuor à cordes, le Quatuor Mirages. Au sein de ce quatuor, elle a la chance d’apprendre et de façonner son jeu auprès du quatuor Ebène et de Mathieu Herzog, du Quatuor Modigliani, de Mihaela Martin ou encore de Gabor Takacs. Le jeune ensemble participe, entre autres, à l’académie d’Aix en Provence, et à l'académie de musique de chambre de Verbier. Laetitia a constitué également un duo avec le pianiste Rudy Gatti. Avec le Quatuor Mirages, elle se produit en concert avec Augustin Dumay, Pierre Fouchenner et, David Grimal, Xavier Gagnepain, Michel Dalberto, ou encore Romain Descharmes.
Jean-François Aldric naît le 28 avril 1765 dans une famille de luthiers établis à Mirecourt depuis le XVIIIe siècle. Il succède à son grand-père, Jean Aldric et à son père, François-Antoine Aldric, avec qui il fait probablement son apprentissage.
Il réalise surtout des violons, mais aussi quelques altos, violoncelles et guitares, dont le vernis, riche et épais, de couleur rouge ou brun orangé, est reconnu pour sa grande qualité. Il choisit de travailler pour ses violons sur le modèle Stradivarius, plutôt que sur ceux d’Amati et Stainer, qui étaient en usage à l’époque. Il a toute sa place parmi les grands luthiers parisiens de la première partie du XIXe siècle, au côté de Nicolas Lupot, Charles François Gand, François Louis Pique et Jean-Baptiste Vuillaume.
Albert Jacquot souligne la « sonorité remarquable de ses instruments ». Pour Henri Poidras, « des grands luthiers français du XIXe siècle Aldric est peut-être celui dont le timbre de ses instruments se rapproche le plus de l’italien. », et il qualifie sa lutherie de « premier ordre ».